vendredi 19 octobre 2018

Les pires ennemis du cyclotouriste

A peine rentrés du voyage, premier "gros" article du blog, et nous traitons des aspects négatifs du parcours ? Exactement. Voyez cela comme une catharsis. Alors oui, ce voyage de trois mois était superbe, mais bon... Disons que certaines parties ont été plus sympathiques que d'autres. La cause de ces "hauts et bas" est toute trouvée : la présence des prédateurs naturels du cyclotouristes !
Je vous propose donc ici un petit florilège des pire ennemis qu'un cyclotouriste puisse rencontrer ainsi que quelques méthodes pour limiter les dégâts.




  1. Le vent
Je commence ici avec à coup sûr la Némésis du cycliste en tout genre et le cauchemar permanent du cyclotouriste. Le PUTAIN de vent. Juste pour que vous pussiez comprendre mon irritation, sachez que nous avons pédalé dans les plaines de Picardie et de Seine-Maritime avec un vent de face à 50 km/h de moyenne avec des rafales à 70/80 km/h... pendant 3 jours d'affilés !
La frustration du cycliste face au vent est principalement dû à deux facteurs. Le premier c'est l'épuisement. Pour ne rien arranger à notre cas, nos vélos étaient extrêmement large à cause des sacoches sur leurs flancs et offraient donc une énorme prise au vent. Autant dire qu'un vent de face, même faible, nous obligeait à fournir beaucoup plus d'effort que la normale... BEAUCOUP plus d'effort. Pour vous donner un exemple, après un trajet de 70 kilomètres en plaine de Picardie (troisième jour de vent de face), alors que nous étions habitués à fournir ce genre d'effort depuis plus de deux mois alors, je suis tombé comme une masse en arrivant au camping et ai dormi une grosse heure avant d'être capable de faire quoique ce soit d'autre. Le vent m'avait épuisé.
La deuxième raison à cette frustration, c'est cette petite idée qui est obligée de trotter dans la tête : "Si il n'y avait pas ce vent...". Si il n'y avait pas ce vent, on se serait moins fatigué, on serait arrivés depuis 1h... Mais il y a du vent, alors on fait avec.

Et effectivement, il n'y pas de réel moyen de se préserver du fléau qu'est le vent, si ce n'est arrêter de pédaler et attendre que ça se passe. Mais quand on a pas un temps illimité pour notre tour, il faut bien avancer. Alors on avance, on serre les dents et on concentre toute l'énergie disponible à la seule activité encore utile dans ces cas la : pédaler.

Tiens, en bonus, un petit poème que j'ai concocté dans ma tête pendant ces interminables heures où l'on s'escrimait face au vent :

Ce vent, le vent !
Il me casse les couilles allègrement !
Ce vent, le vent !
Il n'y a rien à faire,

De toute manière,
Ce vent, le vent !
Il aura ta peau,
Et cela bien trop tôt !
Ce vent, le vent !
Pédale et serre les dents !

Baudelaire n'a qu'à bien se tenir =p
  • Les montées à 6% ou plus
Oui, c'est vrai, on n'est pas non plus très malins. Qui a dit que ce serait de la tarte de passer en plein milieu des Pyrénées, des Cévennes ou dans le massif Ardennais ?
Mais les montées, avec des vélos de 30 kilos, ça devient vite l'enfer. Je prendrais juste pour exemple le trajet que nous avons fait Artiès - Col de la Bonaigua. 16 km. 4 heures de route. On faisait une pause tous les 700 mètres environ. Voilà.
Si vous choisissez de passer par des endroits pentus, assumez. Mais ne les sous-estimez jamais comme nous l'avons fait.
Néanmoins, ces forts dénivelés offrent à chaque fois une belle récompense aux grimpeurs : des vues à couper le souffle.
  • La pluie pendant plusieurs jours d'affilée
La nature est parfois bien cruelle. Jamais méchante, mais bien cruelle. Et on s'en rend très vite compte lorsque nous vivons 24/24 dehors. Si il pleut un jour, c'est dommage. Mais si le lendemain il fait beau, les affaires peuvent sécher et on ressort sans mal de l'épisode pluvieux.

Mais si il pleut plusieurs jours d'affilés... Rien ne peut sécher, on reste trempé tout le temps, la tente reste trempé, on dort entouré d’humidité sur des tapis de sol humides... Bref, c'est pas la joie.
Heureusement, nos belles sacoches Ortlieb étaient aussi étanches qu'annoncées et ont gardé au sec nos vêtement "de civil" (genre ceux que l'on pas sur nous quand on pédale) et les sacs de couchage. Nous avions aussi k-way et pantalon de pluie qui nous ont permis de reste relativement sec. Mais la tente et les matelas était sur le dessus de nos vélos et ont bien pris l'eau; La toile extérieure de la tente en a même perdu son imperméabilité et nous avions de l'eau qui nous gouttait dessus à la fin du voyage.

Ainsi, qu'une seule solution face à la pluie : la prévoyance ! Des sacoches de bonne facture, des protections contre la pluie pour les matelas et tente. Et puis ne pas aller en septembre dans le nord, optionnellement.
  • Les automobilistes
Ils sont pléthore, ces gens qui ne sont jamais montés sur un vélo de leur vie et qui, dès qu'ils en voient un sur la route, ne peuvent s'empêcher de pester contre ces "chieurs à roulettes" et de les raser de très près en les dépassant. Alors sachez, messieurs les automobilistes, que les vélos sont des usagers de la route au même titre que les voitures et que nous respectons le même code de la route. Alors, quand un vélo arrive d'une priorité à droite, on ne lui coupe pas la route. Quand un vélo est dans un rond point, on essaye pas de jouer les Schumi pour lui raser les moustaches et passer devant lui. Compris ?
Et pour dépasser les vélos, c'est des 1m50 hors agglomération et 1m en agglomération et on ralentit. Sinon c'est une amende de 135€ et 3 points en moins sur le permis. Re-Compris ?

Châteaubriand a dit : "Il faut être économe de son mépris en raison du grand nombre de nécessiteux". Tu m'étonnes. Si il avait fallu que je déteste un à un tous les automobilistes stupides que nous avons croisé, j'aurais fait une apoplexie après trois jours de trajet.

Pour se préserver de ces automobilistes à la con, pas trop de choix : Ou alors ils faut rester sur des voies réservées au cyclistes (Eurovélo, voies vertes en tout genre, Hollande) ou alors il faut éduquer ces conducteurs. Quoiqu'il en soit, vu le peu de voies vertes réellement praticables en France, il y a urgence à faire quelque chose.
  • Les piétons stupides
Prenez une voie partagée, une rangée de piétons prenant l'intégralité ou presque de la largeur de la voie. Vous êtes cycliste et vous arrivez derrière eux. Naturellement, vous donnez un coup de sonnette. Rien ne se passe. Deuxième coup de sonnette. Toujours rien. Vous en êtes donc à les talonner sans que personne n'ai bougé le petit doigt. Du coup, vous allez franco sur la sonnette. Dring dring dring driiiing dring !!! Les piétons se tassent un peu pour vous laisser un mini-bout de bande cyclables pour passer. Sauf que vous avez des sacoches et vous êtes super large. Jamais vous ne passez dans le trou qu'ils ont créé. Alors il n'y a plus qu'à crier un "Pardon, s'il vous plaît !" pour que (enfin !) les piétons se poussent pour vous laisser passer. Vous venez de rencontrer un troupeau de piétons stupides. Ces énergumènes pensent sûrement que les coups de sonnettes ne sont que des mélodies sensées être agréables à leurs oreilles... Je ne sais pas. C'est une espèce très curieuse qu'il se faudrait d'étudier.

Mais par pitié, ne soyez pas un piéton stupide vous-même. C'est assez irritant à la longue ce genre de comportement.
  • Les panneaux d'indications fantômes
Ce redoutable écueil nous as particulièrement marqué quand on est passés de la Vendée à la Charente-Maritime en suivant la Vélodyssée (Eurovélo n°1 pour les puristes). En Vendée la Vélodyssée était particulièrement bien indiquée, même quand on était en voie partagée, on avait de magnifiques panneaux super bien placés qu'il nous suffisait de suivre bêtement. Dès qu'on est arrivés en Charente-Maritime, les panneaux ont mystérieusement rétrécis, étaient moins nombreux et surtout beaucoup moins précis. Quand il y avait une intersection en croix et que le panneau était placé exactement en diagonale on était un peu embêtés. Des fois il n'y avait même pas de panneau et il fallait prendre une direction au doigt mouillé en espérant tomber sur le prochain panneau. 

Ceci dit, je reconnais qu'on a beaucoup râlé sur les indications manquantes en Charente-Maritime parce qu'on venait de sortir de la Vendée qui était juste trop bien : la Charente-Maritime ne tenait pas la comparaison mais en vrai ça allait. Les indications étaient plutôt correctes en France et en Allemagne de manière générale (et superbes en Hollande). Mais en Espagne, c'était la catastrophe : on a croisé de temps en temps des panneaux Eurovélo mais ils n'indiquaient pas de direction, ils donnaient juste le numéro de l'Eurovélo, et au moment où on a croisé un panneau indiquant une direction et qu'on a voulu la suivre... on a fait 500m, on est tombé sur une intersection sans indication où on a dû prendre une direction au hasard.

Une seule solution pour parer à ce genre de problèmes : prévoyez votre route à l'avance ! Si en arrivant sur les lieux de votre parcours vous trouvez des panneaux indicateurs, tant mieux pour vous ! Sinon, vous aurez toujours vos cartes.

  • Les chiens

Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer cette manie qu'ont les chiens à courir après les vélos ? C'est dangereux pour nous, parce qu'ils peuvent nous faire tomber, et c'est dangereux pour eux parce que nous pouvons leur tomber dessus ! Que ce soit pour jouer ou pour défendre leur territoire, ce comportement était assez dangereux.
Je me rappelle particulièrement d'un petit roquet à sa mèmère qui a foncé droit dans la roue arrière de Typhaine en aboyant à qui mieux mieux... Heureusement, le vélo était trop lourd pour que le chien puisse le renverser et Typhaine n'est pas tombé... Mais le chien a pris tarif, lui.
Un autre chien, de belle taille cette fois-ci, a voulu nous suivre alors que nous étions sur une bande cyclable. Hormis le fait que ce chien était donc, dans le même temps, en train de semer sa maîtresse, nous avons vraiment eu peur de valser.

Donc, si vous voyez un chien en vélo, ralentissez, mettez vos mains sur les freins et priez pour que le chien en question soit de cette race bien éduquée qui ne saute pas sur les cyclistes.

Références:
http://velobuc.free.fr/distance-laterale.html

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