Quatre-vingt jours, plus de quatre milles six cents kilomètres, croyez-nous, nous avons vu du paysage.
Parfois c'était un peu monotone. Je n'ai rien contre l'agriculture ou les voies fluviales, au contraire, mais il faut bien avouer que lorsqu'on passe quatre jours en rase campagne, ou trois jours le long d'un canal... Et bien les variations de paysages sont minimales.
Mais souvent, les paysages rencontrés étaient époustouflant. Je ne pourrais pas tout vous raconter, d'autant plus que certains lieux étaient magnifiques aussi de par l'atmosphère qui s'en dégageait et que je ne pourrais jamais retranscrire proprement avec des mots et/ou des images.
Imaginez vous à flanc de colline dans la Suisse normande sur une véloroute déserte. C'est le matin. Un grand beau ciel bleu et un soleil éblouissant. Il fait assez frais pour que vous souffliez de la brume mais pas assez pour que vous ayez froid. Les restes du brouillard de la nuit s'accrochent de façon éparse sur les champs en contrebas. Les oiseaux gazouillent... Vous avez l'image ?
Des moments comme ça, on en avait au moins un tous les jours et ça fait partie des plaisirs de la randonnée à vélo je pense. Où que vous partiez, je suis certain que vous aurez de ces moments magiques qui donnent toutes leurs saveurs aux aventures comme celle-ci.
Mais laissez-nous vous guider, vous donner les meilleurs endroits par lesquels nous sommes passés, les endroits où, à coups sûrs et quelque soit vos sensibilités, vous direz : "Waouh !"
Les Pyrénées
Est-ce que la photo ne se suffirait-elle pas à elle-même ? Les Pyrénées, sans aucune hésitation, nous ont donné les plus beaux panoramas de cette randonnée. Cela est d'autant plus vrai que pour observer de tels paysages, il faut le mériter !
Par exemple, la photo ci-dessus a été prise du haut du col de la Bonaigua (Espagne). Pour y arriver depuis notre bivouac du matin nous avions 16 kilomètres à parcourir... Mais 975 mètres de dénivelés. On a mis 4 heures. Je peux vous assurer que ce paysage, qui récompense 4h d'efforts sur des pentes à 9%, est magnifique autant pour son visuel que pour ce qu'il représente !
Et des "paysages récompenses", ce n'est pas ce qui manque dans les Pyrénées ! Je ne peux m'empêcher de vous en remettre quelques uns.
Rajoutez à cela la faune et la flore pyrénéenne que vous aurez tous loisirs d'observer (des vautours mon gars ! des fucking vautours !) et des descentes de cols à fond la caisse (taper du 55 km/h en vélo, c'est grisant au possible) et je vous le dis : si vous n'avez pas peur des montées, les Pyrénées doivent être faits à vélo.
Dès que l'on prend de l'altitude, les paysages deviennent tout de suite époustouflants. Alors peut être que j'ai un problème avec les massifs montagneux mais mazette ! Les Cévennes quoi ! Des routes désertes pour qui sait les choisir (encore merci à Florian pour sa carte et ses conseils !), et des paysages magnifiques. Que demande le peuple ? Je vous conseille notamment d'aller voir le Mont Gerbier de Jonc, où se trouvent les sources de la Loire. On peut grimper à pied dessus et c'est des plus amusants.
Je dois avouer que mon ressenti ultra-positif des Cévennes vient notamment de notre nuit de bivouac à 500 mètres du Gerbier de Jonc. Les massifs forestiers de cette chaîne de montagnes sont très denses mais facilement praticables grâce à une quantité de chemins. Nous avons donc pu nous avancer tranquillement dans une forêt, trouver une clairière paisible où poser la tente et nous avons passé une soirée et une nuit magique sous les étoiles (même si il fait froid à cette altitude).
Moins "majestueux" que les Pyrénées mais tout aussi beau, les Cévennes est vraiment le coin idéal pour faire du vélo.
De plus, pour ceux qui veulent des parcours "clés en mains", les Cévennes est idéal car elle possède deux immenses pistes cyclables très sympathiques : la ViaFluvia et la DolceVia. Contrairement aux Pyrénées où il faut vraiment préparer son itinéraire quoique vous fassiez, ces pistes cyclables permettent de profiter des paysages et ambiances cévenols sans pour autant se fatiguer à chercher des routes pas trop dangereuses à vélo. En plus, il y a un petit train qui peut aider les cyclistes fatigués à relier les deux pistes cyclables. (Cf la photo en dessous. On n'a pas pris le train mais on est tombé dessus par hasard. J'étais obligé de faire la mariole dessus. ^^).
Alors ? Qu'attendez vous pour partir faire une randonnée à vélo dans les Cévennes ?
La Vendée
Nous sommes passés par la Vendée au tout début de notre voyage et c'est devenu par la suite un lieu de référence pour comparer les pistes cyclables. "C'était mieux en Vendée" est même devenu un running gag !
Il faut dire que cette région met la barre assez haut. En effet, non content d'être traversée de part en part par la Vélodyssée (l'Eurovélo n°1), la Vendée a réellement fait l'effort d'offrir aux cyclistes des chemins carrossable de très bonne qualité et les a pourvu de vrais panneaux d'indications impossibles à louper. Faire du vélo en Vendée, c'est admirer de beaux paysages, rouler sur des pistes cyclables sûres et la certitude de ne jamais se perdre, même sans avoir regarder de carte au préalable.
Je vous assure, que vu le nombre de routes dangereuses (où les voitures nous rasaient les moustaches) que nous avons prises, le nombre de tours et détours que nous avons fait parce que nous avions perdu notre chemin, et parce que nous n'avions pas de beaux paysages à admirer tous les jours... Il y a des jours où la Vendée nous manquait.
De plus, comme ces routes longent la mer quasiment tous du long, il est très facile de trouver des petites plages pour faire une pause. Je ne conseille tout de même pas de se baigner avant la fin de la journée, ou alors sans se rincer correctement après. Parce que je vous jure que le sel sur la peau additionnée aux frottements du vélo... C'est pas la joie.
Dernièrement, je conseille à tous ceux qui iraient faire du vélo là-bas de passer par le passage du Gois. Cette route n'est ouverte qu'à marée basse (donc vérifiez les horaires) et permet de passer du continent jusqu'à l'île de Noirmoutier. On a quasiment l'impression de rouler sur l'eau en passant dessus et c'est assez marrant.
Enfin bref. Allez faire du vélo en Vendée, vous passerez à coup sûr un bon moment.
La Hollande
Ce qui est particulièrement appréciable en Hollande, c'est que quelque soit votre destination vous aurez des pistes cyclables. Mais vraiment : vous pouvez littéralement aller n'importe où en Hollande, ce sera aménagé pour que les vélos puissent se balader en toute sûreté. Et ça c'est cool.
Les paysages hollandais sont très plats et vous n'aurez pas le même "effet waouh" que les Pyrénées... Mais c'est tellement reposant de pouvoir faire du vélo dans un pays sans se soucier des voitures et avoir des panneaux indicateurs rien que pour nous.
Et puis ça reste un très beau pays à visiter : les moulins et les champs de tulipes hollandais (si vous vous y prenez la bonne saison) valent vraiment le détour. Allez à Kinderdijk les gens ! C'est au patrimoine de l'UNESCO et c'est pas volé !
Petit rappel de l'article sur la navigation en vélo (lien ici) : la Hollande a un site internet semblable à Google Maps mais optimisé pour les trajets en vélo (lien ici) qui permet de préparer ses étapes à moindre frais.
En résumé : la Hollande a la réputation, avec le Danemark, d'être le pays du vélo et c'est totalement mérité. Le vélo en Hollande, c'est du petit lait. Allez-y et vous verrez !
Attention, je me permet de poser un bémol : le vélo dans Amsterdam. Les habitants avec qui vous partagez les voies cyclables connaissent les routes par cœur et ont tendance à foncer comme des brutes. En plus, les pistes cyclables sont autorisées aux scooters. Dans des lieux aussi densément peuplés, c'est pas le plus safe au final... Donc faites attention en visitant Amsterdam mais le reste du pays rattrape largement cette lacune.
Les pistes cyclables de Bretagne (Mont Saint Michel compris #chauvinisme)
Typhaine m'ayant contaminé, je commencerai ce paragraphe en disant que la Bretagne est une région magnifique et que partir en vacances là-bas est la meilleure idée que vous puissiez avoir. Après, plus sérieusement, il faut le reconnaître : les bretons ont vraiment fait un effort pour rendre leur région agréable à sillonner en vélo. J'en veux pour preuve la carte des pistes cyclables de Bretagne ci-dessous.
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| Les voies cyclables de Bretagne - Source : http://voiescyclables.free.fr/bretagne.php |
Ainsi, il est aisé d'aller d'un bout à l'autre de la Bretagne sans jamais prendre autre chose que de la piste cyclable. Les alignements de Carnac ? La pointe du Raz ? Saint-Malo ? Aucun problème ! En plus, la Bretagne, pas régionaliste pour deux sous, a poussé sa piste cyclable n°4 jusqu'au Mont Saint Michel que vous pourrez aussi aller visiter si vous êtes de passage dans le coin. Et la piste cyclable n°5 est en fait le début de l'Eurovélo n°1 (la Vélocéan) et si vous la suivez vers le sud vous pouvez aller jusqu'à Guérande, Nantes ou même, pour les plus motivés, jusqu'à Saint Jacques de Compostelle !
Ces pistes cyclables étant pour la quasi-totalité bitumé de bout en bout, il est possible de rouler très vite et en toute sécurité. Par exemple, nous avons réussi à joindre Dinan à Vannes en une seule journée. Nous avons même réussi à faire Dinan-Vannes-Carnac-Lorient en deux jours. Je vous laisse regarder les kilomètres parcourus mais cela devrait vous assurer de la qualité de la piste cyclable n°3 !
Et ailleurs...
Voilà donc les coins où il nous a été agréable de pédaler. Mais tout le voyage a été agréable. Le plateau de Langres, les vignobles de Bourgogne, la côté méditerranéenne, le canal des deux mers et ses ponts-canaux, la côte atlantique dans son ensemble, la Suisse Normande...
Enfourchez votre vélo et allez pédaler. Quelque soit votre destination, votre voyage vaudra forcément la peine d'être vécu.
Va, cours, vole et pédale !
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