mardi 15 octobre 2019

L'art du rangement des sacoches

Cet été, nous sommes reparti sur les routes de France. Pour un tour bien plus court que l'année dernière, certes, mais nous sommes effectivement remontés en selles !
Et nous avons donc réalisé les préparatifs de ce nouveau départ en nous disant : "Tranquille. On a déjà organisé une vadrouille de trois mois, on sait exactement ce qu'on doit prendre ou pas, on va tout préparer en un tour de main !". Et le fait est que nous avons pu très vite établir la liste exacte de ce que nous allions emporter avec nous.

Nous ne voyageons pas en ultra-light (ça veut dire "ultra-léger" pour les deux du fond qui ont pris allemand LV1) et même notre "minimum nécessaire" prend de la place : Nous portons un peu moins d'une vingtaine de kilos de bagages chacun. Avec le poids du vélo, ça fait environ 30 kg à tirer sur la route !
Et comme vous pouvez le voir sur cette image, tirer 30 kg sur des pentes à 9%... C'est pas une partie de plaisir !

Et cet été, lorsque nous avons dû mettre à nouveau tout ce bazar dans nos sacoches... et bien on s'est demandé comment on avait réussi à gérer aussi bien nos sacoches l'année précédente !
Spoiler : Tout a fini par rentrer. Mais comment gérer le rangement des sacoches, même quand on pense a priori que tout passe nickel, c'est pas de la tarte.

Cet article décrit donc comment nous nous organisons pour ranger le contenu de nos sacoches. Ceci n'est pas un modèle qui convient de suivre, mais uniquement notre façon de faire. Si quelqu'un a des remarques ou suggestions pour l'optimiser, n'hésitez pas à en faire part !

Nous avons 5 sacoches chacun : une sacoche de guidon pas étanche ainsi que deux sacoches avants de 12,5L et deux sacoches arrières de 20L qui, elles, sont étanches (des Ortliebs de touuute bôôté). Je me propose de vous en détailler leurs contenus une à une.

Les sacoches de Typhaine :

Les sacoches avants :

1- La sacoche du sac de couchage
Tout est dans le nom. Une sacoche de 12,5L qui abrite un sac de couchage. C'est un peu près tout ce que l'on peut mettre dedans. On y range aussi nos liseuses électroniques, ces merveilleux engins qui permettent d'avoir de quoi lire le soir sous la tente sans nous rajouter 42 kilos de bagages.

2- La sacoche des vêtements de sports
Cette sacoche contient les vêtement que nous enfilons tous les matins pour pédaler : nos cuissards (un sur nous, l'autre dans la sacoche), nos T-shirt, les vêtements techniques (des softshells fins et chauds qui peuvent sauver des vies, surtout dans la fraîcheur matinale de la Normandie), nos mitaines, nos pantalons de survêtement et shorts que nous mettons lorsque nous ne sommes pas sur nos vélos (on pourrait croire que ces pantalons sont superflus mais va déambuler toute une soirée avec un cuissard et on en reparle) et des polaires quand il fait vraiment très froid. Voilà peu ou prou ce qu'il y avait dans cette sacoche, même s'il faut le dire, son contenu se mélange régulièrement avec celui de la sacoche de vêtement que je porte.

Les sacoches arrières :

1- La sacoche de nourriture (aussi appelée la "Pikachu")
Cette sacoche contient la nourriture. C'est à dire :
- des gâteaux que nous mangeons sur la route pour nous donner des forces
- nos repas du soir : riz, semoule, pâtes (parce que c'est compact), sauce tomate en tube (parce que, ça aussi, c'est compact), les légumes et fruits (acheté le jour même, fraîcheur garantie).
- nos repas du midi : des boîtes Tupperware rempli d'une salade de riz assortie d'un légume quelconque.
- nos petit-déjeuners : céréales (parce que c'est compact. Il faut aussi savoir qu'on mange l'équivalent de 250 g de céréales chacun chaque matin), thé (parce que "le thé, c'est la vie") et du miel (parce que "le sucre, c'est la vie").
- Et des trucs énergétiques-compacts-mangeables tels que... le saucisson.

On peut mettre dans cette sacoche de quoi tenir au maximum deux jours et trois petits déjeuners. Ce qui nous oblige à faire les courses à peu près tous les deux jours.
Nous nous sommes toujours baladé dans des coins où l'on croisait au moins une supérette tous les deux jours, donc cette organisation nous convient. Mais si vous deviez partir dans l'Outback australien, je pense qu'il vous faudra mieux rationaliser la nourriture que nous le faisons. Mais on va pas se le cacher, pendant les trois mois, j'ai perdu 3 kg alors que je mangeais trois fois plus qu'habituellement. Rationaliser la nourriture n'était pas notre priorité.

2- La sacoche de préparation de nourriture
Pour toutes celles et ceux qui veulent voyager léger, cette sacoche ne vous intéressera pas. Mais nous apprécions manger chaud et donc nous avons réquisitionné une sacoche entière pour y ranger les ustensiles de cuisine : deux casseroles et une passoire en alu (léger) qui s'emboîtent l'unes dans l'autres, avec des manches escamotable (et qui, à ce que j'ai compris, ont une petite soixantaine d'années), un réchaud à gaz, une bouteille de gaz en rab (une bouteille de gaz nous dure une petite semaine environ (le environ est important) et je vous assure que vous ne voulez pas vous retrouver en pleine pampa avec une casserole remplie de pâtes à moitié cuites immangeables), des assiettes, des couverts. Toutes ces choses ne sont pas forcément très compactes et la sacoche a tendance a être très vite remplie.

En bonus, on avait réussi tout de même à y caser une couverture lors de notre tour de trois mois, et elle nous a bien servi !

La sacoche de guidon

La sacoche de guidon de Typhaine contient tout ce que nous pourrions avoir envie d'emporter avec nous lorsque nous accrochons nos vélos quelque part dans une ville et que nous partons nous balader à pied : porte-feuilles, clés des cadenas, paquet de mouchoirs, lunettes de soleils, biscuits et fruits secs (que Typhaine réussit à grignoter même en pédalant), les cartes et plans et des petits cadenas qui nous permettent d'accrocher les sacoches au vélo.
Ces petits cadenas tiennent d'une parano justifiée : en effet, les sacoches valent plus cher que leurs contenus et elles ont le merveilleux avantage d'être facilement déclipsables des porte-bagages. Accrocher les sacoches avec ces petits cadenas est une précaution que nous prenons lorsque nous laissons nos vélos remplis et sans surveillance dans des zones peuplées. Des personnes mal intentionnées pourraient toujours allez se servir dedans, mais elle ne pourrait pas nous piquer les sacoches en elles-même ! 
Comme pour la sacoche de vêtements, le contenu de cette sacoche a tendance à se balader d'une sacoche de guidon à une autre au final (sauf les biscuits et fruits secs ! Chasse-gardée de Typhaine !)

Et sur le dessus du porte-bagages...

Et en pluuuuus de toutes ces sacoches, Typhaine a la tente sur son porte-bagages. Malheureusement, celle-ci n'est pas à l'abri de la pluie et je vous assure que c'est vraiment pas ouf que de monter une tente mouillée, et encore moins de dormir dedans... Pour éviter ce genre désagrément, Typhaine a cousu, dans des ponchos jaunes vifs du Tour de France, deux bâches munies de cordelettes que l'on peut ajuster au-dessus de notre équipement. Typhaine garde les deux bâches quand il fait beau et m'en passe une pour couvrir mon dessus de porte-bagage quand il pleut.
Ainsi, quand il pleut, Typhaine et moi avons un magnifique boudin jaune bien visible sur notre porte-bagages. Non content de protéger la tente de la pluie, ces bâches ont le bon goût de nous rendre encore plus visibles !
Ah et Typhaine transporte aussi très souvent une bouteille d'eau sortie d'une de mes fontes. Histoire d'avoir une bouteille d'eau facile d'accès.

Les sacoches de Flavien :

Les sacoches avants :

1- La sacoche du sac de couchage
Identique à celles de Typhaine, cette sacoche contient mon sac de couchage. On y met aussi l'enceinte bluetooth pour s'enjayer un peu sur les routes monotones (genre, les bords de canaux).

2- La sacoche des vêtements de "civils"
Pendant de la sacoche de Typhaine, cette sacoche contient des vêtements permettant de se camoufler dans les milieux civilisés ainsi que les reste des affaires textiles qu'on apprécie de savoir au sec : un pantalon de toile chacun, un T-shirt "classique" chacun, nos maillots de bain, deux slips, deux paires de chaussettes, deux serviettes, deux gants de toilettes (très pratique quand on veut se "nettoyer" en pleine nature)... C'est à peu près tout ce qu'il y a dans cette sacoche !

Les sacoches arrières :


L’image contient peut-être : plein air
Permettez-moi de vous présenter, du plus petit au plus grand, Jean-Eustache, Hubert et Gontran

1- La sacoche d'eau (aussi appelé la "Gontran")
Avant de partir, nous avons hésité longuement entre prendre des "poches à eau" qui ont le mérite de prendre la forme du contenant et donc d'optimiser la place, ou des bouteilles d'eau en plastique classiques. Une remarque trouvée sur internet disant que les poches à eau ont tendance à se percer au bouts de quelques mois d'utilisation nous ont fait choisir les bouteilles...
Et il faut savoir qu'au plus chaud et au plus dur de notre voyage de trois mois, c'est à dire dans Pyrénées espagnole (et le dénivelé qui va avec), pas loin de Sant Llorenç de Morunys, en plein milieu d'une canicule... On a bu plus de 15 litres d'eau à deux dans la journée. Durant cette fameuse journée, on ne transportait que 8 litres d'eau et nous avions presque tout bu alors qu'il nous restait encore une vingtaine de kilomètres à parcourir... on a dû notre salut à un torrent de montagne qui restera à jamais gravé dans nos cœurs.
Je transporte jusqu'à maximum 9,5 litres d'eau dans cette sacoche, c'est déjà assez lourd comme ça. Et on essaye de re-remplir les bouteilles tout au long de la journée. Mieux vaut avoir trop d'eau sur soi que pas assez, surtout quand on décide au dernier moment de faire du bivouac en plein milieu d'une forêt cévenole !
Dans le fond de cette sacoche, on planque les objets que nous n'utilisons que très peu : les pantalons de pluie, les k-ways et un petit sac à dos que l'on prend pour mettre toutes nos affaires quand on quitte les vélos pour une journée ou plus pour se balader en ville.
Cette sacoche ne contient donc quasiment que de l'eau mais elle est essentielle au bon déroulement de n'importe quelle vadrouille.

2- La sacoche à bordel (aussi appelée la "pas-Gontran")
Le nom de cette sacoche est, je trouve, assez évocateur. Les chargeurs de téléphones, une batterie de secours pour les portables (d'un immense secours), trousse à pharmacie, savons, chiffons (un pour la vaisselle, un pour les vélos), chambres à air, rayons de roues, papier toilettes, corde à linge, les cadenas à vélo, parfois de la nourriture quand la "sacoche de nourriture" déborde, la trousse de toilettes (incluant brosse à dents, brosse à cheveux, de la crème Nok et dentifrice)... et tout ce qui n'a pas une place attitrée et que j'aurais oublié de citer ! Bref, la sacoche "planquons-tout-sous-le-tapis".

La sacoche de guidon
Ma sacoche de guidon contient les affaires de réparations de vélo. Clés Allen, clé à rayon, clé à mollette, un multi-outils qui sauve des vies, des démontes-pneus, des patins de frein, du gros scotch, un couteau suisse (qui sert occasionnellement à couper du saucisson), des câbles de frein, une bombe de graisse pour chaîne.... Vous avez compris le délire. Et tout le matériel de réparation qui ne rentrerait pas dans cette sacoche de guidon est mis... dans la "sacoche à bordel".

Et sur le dessus du porte-bagages...
Je transporte les deux matelas (des trucs auto-gonflants de Decathlon qu'on a réussi à percer et que nous avons donc changé pour des modèles plus compacts cet été) et une bâche jaune quand il pleut. Et je transportais aussi les piquets de tente sur mon cadre (le truc vert à côté de mes pédales sur la photo en-dessous). Mais on a aussi changé de modèle de tente cet été et je n'ai plus rien sur mon cadre.


L’image contient peut-être : une personne ou plus, ciel et plein air
Vous avez le bonjour de Gontran !
Voilà ! Vous savez tout ! Nous sommes (vous êtes ?) fin prêts pour partir en vadrouille ! Chaque nouveau départ est une occasion d'optimiser et de réduire le poids de l'équipement que l'on emporte... Et ce sera toujours optimisable, rationnalisable. Néanmoins, une certaine partie du poids est de toute manière incompressible (il nous fallait en moyenne 6 litres d'eau par jour, même en Hollande par temps de pluie. Ce sont 6 kilos que je considère incompressibles par exemple).
Bien évidemment, on pourrait aussi manger froid, nous nourrir uniquement d'avoine trempé dans de l'eau et de fruits secs, on gagnerait du poids. Et c'est nourrissant, là n'est pas le problème... Mais bon, on est des cyclistes dandys qui ne rechignent pas devant un peu de nourriture chaude.
Si vous ne partez que pendant une semaine d'été où vous êtes sûr qu'il fasse beau, optez pour des hamacs et une couverture au lieu des sacs de couchage + tente + matelas, ça vous libérera beaucoup de poids et d'espace. C'est ce qu'on essayera de faire l'été prochain !

Allez, je vous laisse faire vos propres sacoches maintenant ;)
Bon courage et à bientôt sur les routes !

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